OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Ados et parents ne se parlent pas Net http://owni.fr/2012/11/21/ados-et-parents-ne-se-parlent-pas-net/ http://owni.fr/2012/11/21/ados-et-parents-ne-se-parlent-pas-net/#comments Wed, 21 Nov 2012 15:52:25 +0000 Claire Berthelemy http://owni.fr/?p=126380

Les enfants et adolescents ne communiquent pas avec leurs parents, enfin pas sur le numérique. C’est ce que constate Marie Derain, défenseure des enfants, qui a rendu son rapport hier, le 20 novembre. En substance, elle observe dans “Enfants et écrans : grandir dans le monde numérique” [PDF] une scission entre les utilisateurs (les plus jeunes) et les régulateurs familiaux (les parents la plupart du temps) :

Le contraste est frappant entre la vision méfiante, voire diabolisante, que peuvent avoir les adultes de l’usage du numérique par les adolescents, qui, eux, voient ces vecteurs de communication comme un élément banal de leur quotidien. [...] Les adolescents ne seraient pas conscients des risques de divulgation et de perte de contrôle de leurs informations personnelles. Pourtant, les jeunes adolescents ne sont pas si démunis. Au contraire, ils semblent agir en connaissance de cause, quitte à courir ces risques. [...] Les incertitudes et les angoisses, les interrogations sur son avenir se dissolvent dans un univers virtuel où il reprend la main, qu’il maîtrise via son avatar numérique. Aux confins du réel et du virtuel, du présent et du possible, c’est l’aventure sans risque, la prise de risque sans conséquence, l’expérimentation sans trace ni témoin, du moins l’adolescent veut-il le croire. L’exposition de la vie privée prend alors un autre sens.

La défenseure a conscience de l’ambivalence que peut représenter Internet pour les plus jeunes et elle précise que l’idée générale du rapport veut montrer qu’il est nécessaire de “rapprocher Internet de la famille”. En soulignant que :

Porteurs d’un potentiel d’enrichissement social et individuel encore mal évalué car évolutif, facteurs indéniables de lien social et de dépassement des barrières, ces médias qui s’avèrent aussi vecteurs de connaissances et d’éducation pour tous, ne sont pourtant pas sans risques pour les enfants.

Le manque de paroles

Selon le baromètre “Enfants et Internet” de 2011 de l’opération nationale de sensibilisation “Génération numérique”, 87% des 15-17 ans déclarent connaître les paramètres de confidentialité (ils sont 22% de cette tranche d’âge à ne pas protéger leurs informations personnelles sur les réseaux sociaux), contre 56% des 13-15 ans et 42% des 11-13 ans. Bien peu donc pour la défenseure au regard de ce que les enfants postent à droite et à gauche sur le web. Selon ce même baromètre, 20% des 15-17 ans, 28% des 13-15 ans et 22% des 11-13 ans parlent avec leur proche de leur utilisation du Net. Mais de quoi parlent-ils ? Du temps passé sur la Toile (55% des 8-17 ans selon une enquête de la TNS Sofres). Dans le temps de connexion, il n’y a pas de place à l’utilisation des réseaux et autres sites de partage, vecteurs de lien social — et par conséquent de dépôt de photos qu’on aimerait pas forcément retrouver distillées un peu partout.

Certes. Pour la défenseure :

Il convient de trouver le juste équilibre entre la prévention des risques et la limitation des possibilités.

Mais ce juste milieu aristotélicien pourrait être alors trouvé grâce à des programmes de régulation du Net ? Pas si l’on tient compte de la constitution même du réseau “difficile voire impossible à réguler”. Le seul moyen de réguler Internet n’est autre qu’une forme de discussion entre les acteurs, de l’internaute aux FAI et… de rendre possible — “afin de lutter contre les comportements qui viennent d’être évoqués [pédopornographique, ndlr]“ — le signalement plus rapide de ces comportements.

Formation des profs et des proches

Le dialogue à instaurer avec les acteurs de la socialisation des enfants (la famille et l’école) est l’une des solutions complémentaires à la répression ou la régulation, “difficile voire impossible” donc. Quand les classes sont abreuvées de matériel technologique alors même que les professeurs ne sont pas tous enclins à s’en servir, c’est une difficulté.

Assurer une formation effective aux TICE des principaux acteurs intervenant auprès des enfants (professeurs, éducateurs, animateurs…) — abordant aussi bien la sensibilisation aux risques, les informations sur les systèmes de protection, que l’accès à la culture et à la connaissance. Trop d’initiatives coûteuses voulant mettre en œuvre les ressources numériques à l’école, dans le monde de la culture, de la santé, des loisirs, achoppent faute d’une formation adaptée réellement dispensée aux intervenants, contribuant ainsi à une image de confusion et à la mauvaise utilisation de ces ressources pourtant considérables.

Collégien suréquipé édition limitée

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Le bon vieux dictionnaire comme cadeau à l'entrée au collège, c'est terminé : cette année les élèves de 6e du ...

Et si l’Éducation nationale semble prendre conscience progressivement de l’importance que revêt Internet aujourd’hui pour les enfants – et leurs parents – Marie Derain explique que “si les expériences locales foisonnent, l’impulsion institutionnelle est difficile à repérer”.

D’autant que ces dernières s’emmêlent et se renvoient la balle : les ordinateurs distribués aux élèves de sixième du Val-de-Marne seront gérés par des enseignants dont la formation devrait être assurée par… le rectorat. Soit l’académie de Créteil, distincte du Conseil Général du Val-de-Marne à l’origine du programme.

Pourtant, l’enthousiasme est là :

Partout en France, à partir d’engagement personnel des enseignants ou sous l’impulsion d’un recteur dynamique, les outils sont testés, les pédagogies qui s’appuient sur le numérique sont formalisées, faisant émerger quelques orientations.

À souhaiter que le relais soient pris par les enseignants, en complément des parents, pour permettre aux enfants d’appréhender le Net en évitant de vouloir à tout prix une régulation impossible. Pour aider à maitriser l’extimité des enfants ? Le droit à l’oubli numérique pour garantir “la paix et la cohésion sociale”.

Alex Türk, alors président de la Cnil, déclarait en 2009, dans le rapport d’activités, qu’il était “inacceptable et dangereux que l’information mise en ligne sur une personne ait vocation à demeurer fixe et intangible, alors que la nature humaine implique, précisément, que les individus changent, se contredisent, bref, évoluent tout naturellement”. Tout adolescent devenu adulte devrait pouvoir alors “obtenir la suppression de données personnelles qu’il a lui-même mises en ligne” selon ledit rapport. Parce que la diffusion de l’information “est large” mais aussi et surtout parce que

la vie “virtuelle” de l’enfant n’est désormais plus dissociable de sa vie “réelle”, elle en fait partie.

Préconiser l’oubli et l’effacement est une solution qui ne règlerait rien d’autre que l’absence de réflexion au moment de poster sur Facebook une photo à demi-nu. Le droit au déréférencement permettrait aussi “à la personne concernée de demander et d’obtenir la suppression du référencement des informations en question, dans les moteurs de recherche par exemple. Ainsi les données devenues indésirables disparaîtraient non seulement du site où elles ont été initialement introduites, mais aussi de tous les sites qui les ont reprises et diffusées” :

Intégrer le droit au déréférencement au règlement européen actuellement en préparation. Faire reconnaître aux mineurs le droit à une protection renforcée de leur vie privée — droit à l’oubli, droit au déréférencement. En janvier 2012, la Commission européenne a rendu publique une proposition de règlement européen, réformant le cadre de la protection des données personnelles, qui propose plusieurs avancées dans la protection des enfants. En effet, le droit actuel de la protection des données est limité en ce qui concerne les enfants.

Le droit à l’oubli, maille d’un nouvel arsenal juridico-legislatif pour encadrer et “protéger”. Et pallier, sans doute, l’absence ou la pauvreté du dialogue entre ceux qui éduquent et ceux qu’on veut éduquer. Reste à déterminer si les uns ne devraient pas, finalement, être éduqués avant les autres.


Illustration par Soosay [CC-by]

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VENDREDI C’EST GRAPHISM S02E13! http://owni.fr/2011/04/01/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e13/ http://owni.fr/2011/04/01/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e13/#comments Fri, 01 Apr 2011 08:45:34 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=54517

Bonjour toutes & tous et… bon vendredi 1er avril :-)

Comme pour toutes nos éditions de Vendredi c’est Graphism, la semaine a été riche en actualités graphiques et visuelles. J’ai fait ma sélection, pour la mettre à bord de la soucoupe d’OWNI. Au programme de la semaine, l’identité visuelle d’Eurostar, un jeu vidéo sur Jeff Koons, des peintures mélangeant casques de robot et des enfants. On parlera aussi des Restos du Coeur, de retrogaming et d’un monsieur un peu fou qui a la machette facile ;-)

Bonne lecture !

Geoffrey

Allez, on commence notre revue de la semaine avec LA news graphique qui aura fait parler d’elle… il s’agit de la nouvelle identité visuelle d’Eurostar ! Vous vous souvenez peut-être de cet article sur le nouveau logo d’Eurostar du 21 juillet 2010 où je vous présentais ce nouveau logo en exclusivité 8 mois avant sa sortie ? Suite à cette news, j’avais été contacté par Eurostar pour retirer le logo, ils n’étaient pas prêts…

Mais aujourd’hui, ça y est, le logo est sorti officiellement ! Après un an et demi de travail avec leur agence anglaise SomeOne [en] et de nombreuses phases d’études approfondies avec leurs clients, Eurostar change d’identité visuelle ! Un logo assez intéressant mais tout en 3D qui aura l’audace d’être appliqué sur tous les supports de communication, trains, affiches, sculptures, et même les buissons.

Comme vous pourrez le constater, ce n’est pas un logo qui a été conçu, mais véritablement un objet 3D, une sculpture mise en image sur les supports. C’est assez étrange comme concept mais pourquoi pas ? (oui, je suis assez ouvert pour imaginer que ça soit possible) Le tout est quand même soutenu par un ensemble pictogrammes et typographie assez plaisant.

source

On enchaîne avec une actualité assez provocatrice et qui vous propose de vous défouler avec un jeu vidéo intitulé « Jeff Koons Must Die ! » (Jeff Koons doit mourir!). Ce jeu vidéo est réalisé  par Hunter Jonakin, jeune diplômé de l’Université de Floride. Le jeu est constitué d’une galerie d’œuvres de Jeff Koons, cet artiste américain, anciennement courtier et aujourd’hui artiste richissime & reconnu en ayant entre autres renouvelé le pop art avec une vision post-moderne. Bref, ça dégomme, ça tire, ça détruit ses œuvres pour le plus grand plaisir des agents de sécurité du musée ;-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Allez, on reste dans le jeu vidéo avec la vidéo retrogaming de la semaine ! Il s’agit d’une compilation des morts dans les jeux vidéo dits « rétros ». Tout y passe, de l’explosion pixellisée, du sang ultra rouge, de la chute ou du « rayon de la mort », je vous laisse découvrir ces mille et une morts et, certainement retrouver de vieux souvenirs… *soupir* :-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Toujours cette semaine (avant-hier plus précisément), nous avons pu découvrir le travail de Benjamin F. Guy qui réalise des enfants avec des casques de géant. Drôle d’idée en effet, mais ses peintures sont vraiment belles et pleines d’émotion. Cet artiste venu d’Australie réfléchit donc à l’enfance et soulève la question du rapport à l’imaginaire du dessin animé et aux personnages comme Mask, Transformers, Star Wars ou encore G.I.Joe…

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On continue avec une vidéo que Hanna Baranes de la Netscouade m’a envoyé. La Netscouade a réalisé cette vidéo de visualisation d’informations sur les Restos du Cœur afin de faire parler de la richesse de leurs activités et engagements. La forme pourrait sembler classique et connue, cependant, le sujet est tout autre. En effet, nous avons l’habitude de voir des animations de visualisation de données pour des choses technologiques, mais là, pour les Restos du Cœur, c’est assez rare pour être souligné ! :-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Le WTF de cette semaine, c’est avec cet Allemand qui n’a pas froid aux yeux ni à la machette ! Peut-être s’est-il inspiré du film du même nom pour concevoir ce lance-pierre géant qui permet de lancer à très grande vitesse, une machette bien affûtée. Et non, il n’a même pas peur ! ;-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Pour finir notre revue de la semaine, je vous invite à faire deux bonnes actions. La première envers le Japon avec cette image que le graphiste Frankie Doguet a réalisé et commercialise (dont tous les bénéfices sont envoyés en soutien pour le Japon). L’autre bonne action est la campagne de soutien pour la Quadrature du Net, (qui combat activement les lois Hadopi, Loppsi ou encore l’ACTA…). Par ailleurs, je vous remercie encore à toutes et tous d’être là, de m’envoyer des mails ou des tweets pour partager vos actualités, c’est un grand plaisir !

Geoffrey

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[MAJ]Les bikinis rembourrés pour fillettes font scandale aux USA http://owni.fr/2011/03/28/les-bikinis-rembourres-pour-fillettes-font-scandale-aux-usa/ http://owni.fr/2011/03/28/les-bikinis-rembourres-pour-fillettes-font-scandale-aux-usa/#comments Mon, 28 Mar 2011 06:30:18 +0000 Jean Marc Manach http://owni.fr/?p=53757

Notre article sur les soutiens-gorge rembourrés que l’on trouve dans les supermarchés, à l’intention des petites filles de 8 à 10 ans, a suscité de très nombreuses réactions, notamment sur les blogs et Facebook, où l’article a été partagé par plus de 2500 personnes.

MaJ du 29 mars : les bikinis rembourrés ont été retirés de la vente… mais un fabricant de jouet chrétien vient de sortir une poupée que les petites filles sont invitées à allaiter au sein, et une esthéticienne britannique a décidé d’injecter du Botox à sa fille… de 8 ans (voir plus bas).

La presse, notamment féminine, que nous avions contactée à la publication de notre article, reste par contre étrangement silencieuse sur cette incongruité, qui fait que la majeure partie des soutiens-gorge vendus en grande surface et destinés aux petites filles de 8 à 10 ans sont rembourrés de mousse, ou dotés de coque, afin de donner du volume aux petites poitrines…

De l’autre côté de l’Atlantique, il a suffit qu’un blog remarque la mise en vente sur un site internet de trois soutiens-gorges rembourrés pour déclencher une petite tempête médiatique…

“Un nouvel exemple de la sexualisation des petites filles”

Le 19 mars dernier, Lisa Wade, professeur de sociologie et spécialiste des questions de genre et de sexualité, s’étonnait sur son blog de découvrir “un nouvel exemple de la sexualisation des petites filles, sous la forme de bikinis “push up, et donc rembourrés, dans la nouvelle collection de la marque Abercrombie Kids, à destination de filles de 8 à 14 ans, dont le modèle S a été conçu pour les tours de poitrine de 70-72 cm, ce qui correspond généralement à des filles de 10 ans.

Lisa Wade avait déjà, à de nombreuses reprises, critiqué ce genre d’érotisation des petits filles, à l’occasion du n° de décembre du magazine Vogue, et plus particulièrement de son supplément cadeau, qui mettait en scène des petites filles de 6 ans habillées et maquillées comme des “dames” de luxe :

Dernièrement, elle avait également relayé la vidéo d’une petite fille de 2 ans qui, à l’initiative de sa maman, avait présenté à un concours de beauté pour enfants une chorégraphie inspirée de la tournée de Madonna où, retirant son costume d’ange, on la découvrait habillée avec le fameux bustier pointu :

Une semaine et plus d’une centaine de billets de blog plus tard, émanant notamment de parents indignés, la presse commence elle aussi à s’en faire l’écho, aux États-Unis. Good Morning America, le célèbre programme matinal d’ABC News, rappelle que les “tweens” [de "between" et "teen", signifiant préadolescent, NDLR] dépensent près de 24 millions de dollars, chaque année, en produits de beauté de type gloss, mascara, fards à paupière, et que des chaînes comme Wal Mart avaient même lancé des lignes de maquillage spécial petites filles.

ABC évoque également la reprise, par des petites filles de 7 ans, de la chorégraphie très sexy de Single ladies, le tube de Beyoncé, en 2010 au festival World of Dance :

Interrogé par ABC, Michael Bradley, auteur d’un livre sur les difficultés que rencontrent les parents avec leurs adolescents, raconte avoir d’abord pensé à une blague quand il a entendu parler de ces bikinis rembourrés, tout en reconnaissant que certaines marques n’hésitent pas à sexualiser les enfants dès l’âge de 4 ans.

Pour lui, ce genre de marketing ne peut que nuire aux petites filles, que l’on pousse trop tôt vers la sexualité, tout en leur expliquant que leur corps ne suffit pas, qu’il leur faut rembourrer leurs seins…

Interrogée par CNN, Gail Dines, un professeur de sociologie, note pour sa part que c’est non seulement dangereux parce que les petites filles commencent elles-mêmes à se penser comme objets sexuels, mais également parce que cela revient à laisser entendre aux hommes que les filles qui portent ces bikinis sont déjà des objets sexuels susceptibles d’être désirées, alors même qu’elles ne sont pas encore prêtes à vivre leur sexualité :

Sur FoxNews, le Dr Janet Rose estime pour sa part que les parents qui achètent ce genre de sous-vêtements à leurs enfants devraient être dénoncés aux services sociaux, parce que cela les pousse, précocement, vers la sexualité, et qu’à long terme, cela ne peut qu’entraîner les adolescentes à avoir une bien mauvaise image d’elles-mêmes.

Patrick Wanis, “expert du comportement humain” (sic) et coach de nombreuses célébrités, estime pour sa part que ces soutiens-gorges rembourrés sont non seulement dérangeants, mais également dangereux :

Sommes-nous en train de sexualiser les petites filles afin d’attirer l’attention des hommes, ou pour encourager les femmes à utiliser leurs filles, et se projeter à travers elles, pour compenser leur propre manque de sex-appeal ?

Pour Shirlee Smith, défenseure des enfants et animatrice d’une émission sur la parentalité, le problème n’est pas tant celui d’une industrie qui va jusqu’à proposer ce genre de produits que celui des mamans qui n’hésitent pas les acheter :

J’en veux à ces mères qui ne voient pas plus loin que le bout de leurs implants mammaires lorsqu’il s’agit d’acheter des soutiens-gorges rembourrés pour des filles qui n’ont même pas encore de seins.

Aujourd’hui, ce sont les mères qui paient ce genre de marketing de l’érotisation des enfants. A terme, ce seront leurs objets sexuels de filles qui le paieront.

Abercrombie Kids, qui avait déjà du retiré, il y a quelques années, des strings en taille 10 ans intitulés “clin d’oeil” et “bonbon pour les yeux” (sic), a refusé de répondre aux questions des journalistes, se contentant d’effacer sa page consacrée aux push ups.

Mais si la rubrique “push-ups” a été effacée, les trois soutiens-gorges rembourrés, par contre, sont toujours en vente.

MaJ du 29 mars : confronté à une couverture médiatique internationale, Abercrombie Kids annonce sur Facebook avoir “re-catégorisé” les 3 soutiens-gorges push-ups, qui ne sont plus disponibles à la rubrique maillots de bain de son site web.

Dans le même temps, Berjuan Toys, un fabricant de jouets vient de son côté de sortir une poupée spécialement créée pour que les petites filles puissent l’allaiter. Elles devront pour cela revêtir une sorte de soutien-gorge avec des fleurs à la place des tétons, avant de coller la bouche de leur poupée à ces autocollants afin que celle-ci puisse “téter et avaler” :

The Breast Milk Baby permet aux jeunes filles d’exprimer leur amour et leur affection de la manière la plus naturelle possible, juste comme leur maman. Cette poupée représente une révolution parce qu’elle apprend aux fillettes les compétences nourricières dont elles auront besoin pour un jour élever leurs propres bébés en bonne santé.

Découvrant que 20% des internautes se déclaraient choqués par cette initiative, le fabricant se défend aujourd’hui en expliquant que… Dieu les soutient :

On nous qualifie de pervers et de pédophiles parce que nous faisons la promotion de la façon dont Dieu veut que nos bébés soient nourris. Les églises du monde entier sont truffées d’images de Marie allaitant Jésus.

Après avoir joué à la “putain“, voici donc les petites filles invitées à jouer à la maman en nourrissant leur poupée avec de (faux) seins… se désole Crêpe Georgette, très énervée, dans un billet intitulé Allaite et tais-toi, où elle propose également à la société Berjuan Toys de créer également :

1. le téton crevassé (tant qu’à faire)
2. le poupon pénis (tant qu’à initier la femme à ses futurs rôles, autant l’initier à tous).

En Grande-Bretagne, une esthéticienne a de son côté décidé d’injecter du Botox à sa fille… de 8 ans, tous les trois mois. Ses explications démontrent là aussi une troublante confusion des genres entre la réalité de ce que vivent les enfants et les fantasmes que peuvent avoir leurs parents :

Ce que je fais pour Britney maintenant l’aidera à devenir une star. Je sais qu’un jour elle sera un top model, une actrice ou une chanteuse, et en lui faisant ces traitements maintenant je m’assure qu’elle aura l’air jeune et qu’elle gardera un visage de bébé plus longtemps.

La réaction de la petite fille est tout aussi effarante :

Je vérifie tous les soirs si je n’ai pas de petites rides, et si j’en ai je redemande plus d’injections. Avant ça faisait mal mais maintenant je ne pleure plus tellement. Je veux aussi une opération des seins et du nez bientôt, pour devenir une star.

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Des soutiens-gorge “ampliformes” en taille… 8 ans http://owni.fr/2011/03/23/erotisation-soutiens-gorge-ampliformes-taille-huit-ans-enfant/ http://owni.fr/2011/03/23/erotisation-soutiens-gorge-ampliformes-taille-huit-ans-enfant/#comments Wed, 23 Mar 2011 18:31:34 +0000 Jean Marc Manach http://owni.fr/?p=52812

La majeure partie des soutiens-gorge vendus en grande surface et destinés aux petites filles de 8 à 10 ans sont de type Wonderbra, dits “ampliformes“, ou “push-up“, et donc rembourrés de mousse afin de donner du volume aux petites poitrines…

Interrogés à ce sujet, la quasi-totalité des supermarchés contactés ont refusé de nous répondre. Les deux qui ont accepté d’en parler, Les 3 Suisses et La Redoute, ont aussitôt retiré ces soutiens-gorges de leurs catalogues.

Ces bikinis qui font scandale au Royaume-Uni

En avril 2010, le Daily Mail, un tabloïd britannique, dénonçait la société Primark, une chaîne de magasins de vêtements à bas prix britannique, pour avoir commercialisé des bikinis rembourrés à destination des petits filles de 7 ans, “conçus de façon à faire croire à la présence de seins sur les petites filles” qui, à cet âge-là, d’ordinaire n’en ont pas.

“En tant que défenseurs de victimes, expliquait Shy Keenan, représentante d’une organisation d’aide aux victimes de pédophiles, nous savons pourquoi on ne devrait jamais sexualiser les enfants ou participer à la banalisation de la sexualisation des enfants” :

C’est incroyable comme les marques sont maintenant prêtes à exploiter les trucs dégoûtants de pédophiles pour alimenter un marché noir qui n’a pas sa place dans notre société et encore moins à proximité de nos enfants.

Face au scandale, et suite à un appel au boycott du magasin, la chaîne Primark s’était aussitôt excusée, retirant les bikinis rembourrés de ses rayons, et promettant de reverser les profits engendrés à une association de défense des enfants.

Le Daily Mail rapportait alors que plusieurs autres chaînes de magasins avaient également, par le passé, fait scandale pour avoir commercialisé des soutiens-gorges rembourrés à l’intention de petites filles de 7 ou 9 ans.

Du 65A au 75B pour les 8-10 ans

N’écoutant que mon courage, j’ai donc entrepris de partir en grand reportage dans les supermarchés de France et de Navarre afin de constater, de visu et armé de mon smartphone photo (un véritable appareil photographique eut été trop voyant), ce qu’il en était dans nos contrées.

La tâche fut quelque peu ardue : un homme un peu barbu, frôlant la quarantaine, en train de photographier, discrètement, des soutiens-gorge pour petites filles… il me fallait être très prudent, et braver tous les dangers incarnés par ces vigiles, vendeuses, mamans et autres clients qui auraient pu mal interpréter ce pour quoi je rôdais ainsi dans les rayons lingeries pour enfants.

Le compte-rendu de mes pérégrinations est sans appel : la quasi-totalité des grands magasins dotés de rayons lingeries pour les enfants vendent eux aussi des soutiens-gorges rembourrés. On y trouve ainsi des modèles taille 65A, à destination des petites filles de 8 ans, mais également des modèles tailles 70 et 75B, à l’intention des 8-10 ans :

Dans les supermarchés low-cost (de type Babou), les rayons lingerie enfants ne proposent généralement que des soutiens-gorge type Wonderbra. Dans les hypermarchés classiques (Auchan, Carrefour, Super U…), les soutiens-gorge “ampliformes” représentent généralement la moitié du marché, et certaines grandes marques, comme DIM, Kiabi, Les 3 Suisses ou La Redoute, proposent eux aussi des modèles rembourrés, à partir de 8 ans (70A).


Aucun des supermarchés contactés par OWNI n’a daigné répondre à nos questions. Seule une responsable communication des 3 Suisses s’y est attelée. Plutôt embêtée, elle se justifie en avançant que la marque n’a fait que suivre “des études de marché” indiquant que de plus en plus de petites filles seraient formées plus jeunes, et que les soutiens-gorges “push-up” sont devenus le standard du marché.

En terme d’images, elle insiste également sur le fait qu’on ne voit pas de petites filles porter ces sous-vêtements, que rien n’est “suggéré en visuel” et qu’ils ne sont pas “hyper-pigeonnants“. Il n’empêche : suite à nos appels, La Redoute et les 3 Suisses ont tous deux retiré de leurs sites web les modèles de soutiens-gorge rembourrés de taille 10 ans/70A.

Pour Sandrine Pannetier, directrice de la stratégie pour le bureau de tendance Martine Leherpeur, qui a longtemps travaillé pour une marque de lingerie, l’explication serait à peut-être à chercher du côté de la culture et du marché asiatique :

Le savoir-faire de corsetterie est extrêmement difficile à maîtriser, et il est beaucoup plus facile de fabriquer des soutiens-gorge rembourrés, ou à partir d’une coque moulée, que non rembourrés.
De plus, quand vous avez une toute petite poitrine, et que vous voulez masquer le téton, il faut le rembourrer, ce qui fait que le marché asiatique est envahi de soutiens gorge rembourrés pour masquer les tétons, et éviter toute érotisation.

Où l’on découvre que ce qui, pour des observateurs européens, peut être interprété comme une érotisation du corps des préadolescentes relèverait, a contrario et paradoxalement, d’une forme de pudeur asiatique…


Illustration de la Une : Louison pour Owni
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http://owni.fr/2011/03/23/erotisation-soutiens-gorge-ampliformes-taille-huit-ans-enfant/feed/ 51
Sont-ce, vraiment, encore des enfants?! http://owni.fr/2010/12/31/sont-ce-vraiment-encore-des-enfants/ http://owni.fr/2010/12/31/sont-ce-vraiment-encore-des-enfants/#comments Fri, 31 Dec 2010 17:11:19 +0000 Nicolas Voisin http://owni.fr/?p=40744 1,5 million. C’est ce que nous investissons, a minima, en 2011.
Comment ? Où ? Les plans de vol sont visibles sur les murs de la soucoupe – passez /-)

Mois après mois, nous égrainerons ici les innovations, mise en œuvre en “Meta-rédaction” (avec des partenaires), sur des “supports” aussi différents que possible et dans un langage universel, pétri à la fois de HTML5 et de Creative Commons. OWNI grandit, pour gagner en autonomie, en force d’innovation, pour porter plus haut les voix dont nous prenons soin et pour les embaucher, les associer, les voir grandir aussi, ceux-là dont l’information est l’ADN et dont les profils et les compétences sont si variés.

Grandir pour augmenter le soin apporté à tenter de faire mieux.

1,5 million. C’est également le montant de la levée de fonds que nous avons initiée le 9 décembre dernier (pour 15% du capital de la société) afin de rassembler ceux des acteurs de notre écosystème que notre précédente ouverture de capital n’a pas déjà rassemblés dans ce laboratoire à ciel ouvert. Décollage au Printemps. Montez à bord /-)

1,5 million, c’est aussi et surtout le nombre d’entre-vous qui sont passés ici en décembre. Beaucoup plus si l’on compte les autres branches de ‘l’arbre owni.fr‘ (les applications, toutes les applications réalisent déjà plus de trafic que le site et font des Etats-Unis ou de l’Allemagne nos premiers pourvoyeurs d’audience ce mois-ci – sans contenu en allemand :).

2011 verra la Soucoupe prendre son envol (les tests de préchauffage des réacteurs réalisés ces 3 derniers mois semblent avoir été concluants :) et ceci avec en tête 2 ancres pour le développement d’OWNI, 2 marqueurs indélébiles, aujourd’hui en Europe, demain également aux États-Unis :

- Global HTML & Global WebApp : tout OWNI numérique (API) dans le même langage, universel, ouvert, global + tout OWNI (V3 ;) conçu en ‘expérience Web App’ ; browsers, mobiles, tablettes et TV inclus (RIP AppelStore & autres ‘banques’ /-)

- Global Devices & One Device Process : OWNI se déploie sur tous les supports ces 18 prochains mois : Mook (papier), Pulps (numériques), Radio, TV, Mobilité, tablettes… avec une approche éditoriale et une économie propres à chaque support.

  1. <3 2011. Nico
  2. Original #LOL, since 1984. Tom
  3. Aurélien
  4. Je joue toujours du clavier mais Dieu soit loué, j’ai lâché Méthode rose, Hanon à la perfection et autre Kids go to Mozart pour le Cat piano. Sabine
  5. Comme j’ai toujours préféré la montagne à la mer, je voulais être chasseur alpin pour pouvoir faire du ski, me rouler dans la neige et être en vacances toute l’année. Rémi
  6. Quand j’étais gosse en escapade parisienne avec mon paternel, j’étais persuadé que les panneaux «Stationnements gênants» étaient en fait des indicateurs des zones de « Stationnement géant ». A mes yeux de gamin, le petit dessin au cœur du triangle rouge ressemblait beaucoup moins à une remorque embarquant une voiture à la fourrière qu’aux longs camions de la NASA que j’avais vu en photo transportant les tronçons de Discovery vers Cap Canaveral. La preuve était donc faite : ces longues zones parking rayées le long des bâtiments officielles étaient réservées aux navettes spatiales, aux fusées et aux éventuelles véhicules extraterrestres.Bien qu’ayant réussi mon examen de Code du premier coup, je bosse 20 ans plus tard dans une soucoupe, entouré d’êtres étranges avec qui j’élabore des technologies qui bénéficieront un jour, je l’espère, au plus grand nombre. Et je ne peux pas m’empêcher de me dire que, à 7 ans, j’aurais adoré ce plan de carrière. Sylvain
  7. Plugged into #music since 1986. Valentin
  8. Tout petit déjà j’avais la tête dans le cloud et la chemise du Hipster. Développeur certes, mais avec le sourire en 140 signes, une affection sans bornes pour les Lego et l’écriture en CAPSLOCK. Pierre
  9. Ma maman croyait que j’étais sage comme une image, les pieds sur terre. En réalité, j’embarquais déjà pour l’autre dimension, l’oeil collé au viseur et la tête dans le flux.. Oph
  10. 20 ans après avoir été blond et bien au-delà de la courbe de poids recommandée sur mon carnet de santé, j’ai troqué le cabriolet et sa conduite à droite pour le manche beaucoup plus rock n’ roll d’opérateur de la Soucoupe. Et j’ai toujours pas mon permis. Olivier
  11. J’ai laissé tombé bec, casque capillaire et plumes girly pour un style raptor doux-amer. Infiltrée depuis peu dans la soucoupe, je contribue à la domination des Reptiliens dans le Multivers. Andréa
  12. Perles au cou, la petite blonde (trait qui s’est intériorisé depuis) rêve depuis les montagnes Suisse d’être une des reines des fameux et joyeux défilés du carnaval de Rio;). Lara
  13. Pffff, tout ça c’est du bullshit. Moi j’ai trouvé une soucoupe et j’m'en suis fait un chapeau ! Allez moteur, les bonnes idées faut que ça tourne. (sinon, depuis j’ai appris à siffler pour de vrai, hein). Julien
  14. Une guitare, un tshirt à (la)pois, la nature et une blondeur provocante: prédestiné à devenir une rock star, j’ai préféré m’embarquer dans un vaisseau-mère aujourd’hui peuplé de tout un tas de jeunes gens allumés. Rien n’est perdu, comme un merveilleux spécialiste des jeux de mots l’a souligné (oui, Olivier, oui): Guillaume dev(i)endra Banhart. Guillaume
  15. “When I grow up I want to be an astronaut…or maybe a writer..” Little did I know I’d end up working with a group of Frenchmen who call themselves ‘aliens’, in an office known as the flying saucer. In a sense my job can be considered a mixture of both, though the astronaut bit is mostly imaginary. Federica
  16. A cet âge la je voulais déjà rejoindre OWNI en trampoline. Mais mon Carambar était trop gros. Il a fallu attendre le p’tit oiseau de Twitter pour que je puisse arriver dans la soucoupe. Martin C.
  17. ” Mais si j’te jure M’man j’ai vu une soucoupe ! ” Marion
  18. Aecenas ut dui nec tellus malesuada ornare. Elsa
  19. De cette époque je n’ai gardé que les cheveux blonds et dru et l’air passablement réjoui. Ce que j’écoutais au casque à ce moment-là ? Qui sait… En tout cas, il paraîtrait que j’ai marmonné : “…50ter Rue de Malte, mai 2010 ? Community ed… quoi ? Pure-player ? Soucoupe ? OK, j’y serai !” Martin U.
  20. Si seulement le mac book pro pouvait tenir dans la mallette Mickey <3 Minnie, je serais le plus heureux des soucoupiens. Loic
  21. Pink Floyd, dans un baladeur stéréo qui devrait bien marcher, son nom : Sony Walkman. Mon premier contact avec un ordi : Macintosh II Ci, je crois que cette marque a beaucoup d’avenir. Mon premier logiciel : Illustrator 88… je sens que je vais le garder. La révélation : puni sans cesse à l’école pour cause de gribouillis sur les tables…que je signais ;-) Loguy
  22. Louloute
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Toy Story en Irak http://owni.fr/2010/11/15/toy-story-en-irak/ http://owni.fr/2010/11/15/toy-story-en-irak/#comments Mon, 15 Nov 2010 13:44:29 +0000 Anaïs Llobet http://owni.fr/?p=35754 Cet article est une contribution des étudiants de l’Ecole de journalisme de Sciences-Po.

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Tu pleures parce que notre opération anti-terroriste t’a fait peur ? Tiens, voilà une poupée. Ah, on a tué ton chien pendant cette même opération? Prends-donc ce kit Lego, ça t’aidera à te reconstruire.

Les jouets débarquent en Irak. Pour mieux se faire accepter par la population locale, les soldats américains distribuent des peluches et des poupées aux enfants irakiens. Une méthode surprenante mais efficace quand elle ne se heurte pas aux traditions religieuses.

Entre charité et opportunisme, gagner les cœurs des petits Irakiens à coups de peluches et de jouets,c’est une des méthodes de l’unité américaine des opérations psychologiques (les PSYOPs).

Et ça marche. Comme cette fois où, pendant que les soldats américains perquisitionnaient les maisons à la recherche d’armes, les PSYOPs distribuaient des jouets à la volée. Au final, beaucoup moins d’animosité et de regards haineux de la part des Irakiens. Sur Wikileaks, un rapport d’une brigade -rendue anonyme par le site- confirme “que donner des jouets reste un moyen efficace d’influencer la population” pendant les perquisitions.

Jouer au Père Noël, c’est aussi bien pratique pour avancer dans les quartiers dangereux. Entourés par une nuée d’enfants, les soldats américains se sont baladés tranquillement dans les rues, direction un bâtiment “qu’on disait abandonné”. A l’intérieur, surprise! ils y découvrent deux “rebelles étrangers”, à l’attirail du parfait-petit-poseur-de-bombes.

En une expédition, les soldats américains ont fait d’un jouet trois coups: non seulement ils ont conquis le cœur des enfants irakiens – et de leurs parents, charmés par tant de générosité -, mais ils ont en plus réussi à avancer en toute sécurité dans les rues, avant de réaliser un beau coup de filet anti-terroriste.

Des distributions de jouets assurées par des ONG

Les distributions de jouets par les PSYOPs ont fait des émules parmi les autres régiments de l’armée américaine. Après avoir offert une peluche à une petite fille dont “les yeux se sont illuminés d’une telle joie”, le soldat Paul a décidé de lancer sa propre ONG, Operation Give. Des quatre coins des Etats-Unis, on lui envoie des jouets qu’il redistribue ensuite sur le terrain. “Nous voulons aider les soldats américains à gagner les cœurs et les esprits des gens de cette région”, explique Paul.

Certains coeurs et esprits sont cependant loin d’être conquis par ces soldats déguisés en Mère Teresa. Parfois, les gentils Américains tombent sur “des éléments de propagande” qui incitent les enfants irakiens à refuser leurs cadeaux. Il arrive aussi que les distributions de jouets soient interrompues par des voitures qui foncent en leur direction.

Des jouets américains en terre d’Islam

Les jouets seraient-ils aussi une affaire d’adultes? Les Américains font pourtant attention d’éviter d’offrir des Barbies nues afin de ne pas exciter le zèle religieux de certains Irakiens: les formes voluptueuses de la figurine s’accordent mal avec les préceptes de l’islam. Mais les soldats donnent sans hésiter des voitures, des Legos et des poupées; véritables symboles d’infidèles, selon les extrémistes.

Ce que craignent surtout les insurgés, c’est que les jouets fassent partie d’une tactique d’influence des Américains. Un peu comme après la seconde guerre mondiale, lorsque les G.I. offraient à tout-va des chewing-gums et du chocolat aux enfants européens et japonais. Aujourd’hui, les petits Irakiens reçoivent des peluches et des poupées, mais la stratégie serait la même, selon les insurgés. Derrière l’apparente générosité des soldats américains, il n’y aurait pas que la volonté de se faire accepter par la population locale, mais surtout celle de faire goûter aux enfants le si agréable American Way of Life.

L’ONG Operation Give ne s’en cache pas. Si elle a décidé d’apprendre aux Irakiens le baseball et le football,“ces jeux géniaux de tradition américaine”, ce n’est pas uniquement pour le plaisir d’échanger avec eux d’autres balles que celles des fusils – mais pour que les enfants “apprennent bien plus que ces jeux”. Comprenez: on serait ravis qu’ils se familiarisent avec notre belle culture et langue américaine.

Jouer avec des peluches c’est bien, avec des armes c’est mieux

Et les enfants dans tout ça ? Ils sont sûrement heureux de recevoir des cadeaux de la part des soldats américains, même si ces derniers ne quittent jamais leur gilet pare-balles. Cependant, si les petits Irakiens pouvaient choisir, ils préféraient que les Américains leur tendent non pas des peluches mais des… AK-47. En plastique et avec balles de caoutchouc, mais le plus ressemblant possible. Citée par le journal Al-Arabiya, Dr. Nahed Abdul Karim, sociologue de l’Univerisité de Baghdad, explique que les enfants aiment imiter “et de là vient leur envie d’avoir leurs propres armes“. Mortiers, mini-bombes, lanceurs de roquettes… tant que c’est une (fausse) arme de guerre, l’enfant irakien sera heureux, rapporte Al-Arabiya.

Pour les soldats américains, ces “jouets” sont un véritable casse-tête. Dans les rues, les enfants marchent en groupe, leur AK-47 à la main. On les appelle les “faux gangs”. Mais de loin, difficile de les différencier avec les vrais, ce qui a déjà failli coûter la vie à plus d’un enfant. La faute à une guerre si présente au quotidien qu’elle en est devenue le jeu privilégié des petits irakiens.

Cet article a originellement été publié sur le site de l’Ecole de journalisme de Sciences-Po

Retrouvez tous nos articles sur WikiLeaks en cliquant ici

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Crédits photo: Flickr CC The U.S. Army

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Top 48 des vieilles pubs nauséabondes qui feraient scandale aujourd’hui http://owni.fr/2010/11/06/top-48-des-vieilles-pubs-nauseabondes-qui-feraient-scandale-aujourd%e2%80%99hui/ http://owni.fr/2010/11/06/top-48-des-vieilles-pubs-nauseabondes-qui-feraient-scandale-aujourd%e2%80%99hui/#comments Sat, 06 Nov 2010 13:21:29 +0000 Kelolo (Topito) http://owni.fr/?p=34257 Y’aura-t-il encore des nostalgiques et des défenseurs du « c’était mieux avant » après la vision de ces publicités vintage ? Un top qui tranche avec l’univers classieux des Mad Men… mais pas si éloigné de notre époque.

SEXISME

TABAC

ALCOOL

RACISME

BÉBÉS/ENFANTS

AUTRES

Billet initialement publié sur Topito

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Mieux que Copé: exigeons des examens d’entrée en maternelle pour lutter contre l’échec scolaire http://owni.fr/2010/11/01/mieux-que-cope-exigeons-des-examens-dentree-en-maternelle-pour-lutter-contre-lechec-scolaire-ecole-enfants-education-nationale/ http://owni.fr/2010/11/01/mieux-que-cope-exigeons-des-examens-dentree-en-maternelle-pour-lutter-contre-lechec-scolaire-ecole-enfants-education-nationale/#comments Mon, 01 Nov 2010 15:14:13 +0000 Catnatt http://owni.fr/?p=37057 Jean-François Copé vient d’avoir LA bonne idée en matière d’éducation. Établir un examen de passage, un genre de baccalauréat pour les CM2. Je vois que certains esprits chagrins s’en offusquent. Ces bien-pensants irresponsables feraient mieux de s’abstenir.

Comment ne pas constater objectivement les bienfaits d’une telle idée ? L’on sait que la délinquance commence très jeune ; Dès deux ans et demi, une racaille se repère, les gens de bon sens l’ont remarqué. Cet examen vers l’âge de dix ans serait un pas salutaire vers, ce que j’espère à terme pour mon bon pays, une série de diplômes démarrant au moins dès l’apprentissage de la propreté. Après tout, force est de constater qu’il y a quelques branleurs qui traînent pour devenir propres et je vais vous dire Mme Chabot, branleur aujourd’hui, délinquant demain.

Ce n'est pas avec des gamins qui rampent que nous allons redresser la France !

C’est comme apprendre à marcher, certains crapahutent encore à quatre pattes à l’âge de 18 mois. Une récente étude nord-coréenne a établi de manière formelle le rapport entre un retard pour apprendre à marcher et l’aptitude aux activités anarchistes. Arrêtons de balayer les miettes sous le tapis comme dit notre cher Président, Nicolas Sarkozy. Pour parler simple, car c’est parler juste, les retardataires de la marche ralentissent notre pays, c’est irresponsable de laisser cette hérésie perdurer et je somme d’ailleurs les socialistes de cesser d’être irresponsables et de jouer avec l’avenir  irresponsable de la France. Car chacun sait que dans le discours irresponsable de l’opposition irresponsable, il y a bel et bien une incitation  irresponsable à rester en couche-culotte irresponsable et à quatre pattes. Et pourtant, il faut réformer, il serait irresponsable de laisser en l’état.

Par ailleurs, un enfant de trois ans qui pique un jouet à un autre, il faut être lucide, c’est de la graine de voyou. Donc, à terme, un examen d’entrée à l’école maternelle permettrait de garantir la sécurité de nos concitoyens, de faire de la prévention, cette idée si chère aux trotskystes enragés qui s’opposent à toute réforme. D’ailleurs, pour parler simple, car c’est parler juste, un examen en fin de maternelle serait aussi une excellente idée. Ceux qui sont déjà en situation d’échec scolaire redoubleront. Il serait criminel de les laisser passer en CEP. Voire irresponsable.

A une année près, les comportements délinquants sont déjà installés chez les enfants du plus jeune âge. Ne rien faire serait irresponsable !

Mais revenons à la brillante idée de Jean-François Copé. Cette baccalauréette (C’est seyant comme nom, non ?) permettrait de faire le tri entre ceux qui savent et ceux qui entravent que dalle. On ferait redoubler ceux qui ont échoué. L’année suivante, ils se représenteraient. Évidemment, vous allez me dire, si déjà en CM2, ils rament, il y a peut-être des problèmes socio-économiques. Z’ont qu’à se démerder. S’ils ratent encore, ils triplent. Évidemment, vous allez me dire que le risque est grand d’avoir des élèves de 14 ans en CM2…

C’est pas faux.

C’est un sujet délicat et il convient de l’aborder avec franchise. Je vais vous dire, Mme Chabot, le mieux à mon sens, c’est de faire comme en Chine. Il y a un système d’alternance dès l’âge de 10 ans. « Les élèves vont travailler deux semaines par semestre, principalement dans des usines et des fermes, afin de se familiariser avec le monde du travail. » (Source wikipédia). Comme je les trouve un peu laxistes là-bas voire irresponsables, je propose, une semaine en alternance dès le second échec à l’examen de 6e. Et ce pour le bien de l’enfant. Certains sont manuels, ya qu’à voir leur aptitude à rouler des joints ou à braquer des iPhones, ce serait criminel de laisser un tel potentiel inexploité. Voire irresponsable.

Alors vous me direz, c’est rétablir le travail des enfants.

C’est pas faux.

Mais il faut savoir ce que l’on veut. Et puis, finalement, peut-être que ces jeunes s’épanouiraient beaucoup plus dans une usine, une mine dans le nord ou un chantier sur l’aire d’autoroute Sainte-Marie-de-Cuines. Ils rapporteraient un salaire. Enfin… un tiers d’un salaire de contrat en alternance, c’est pas très vaillant à cet âge-là.. Mais ils gagneraient en pouvoir d’achat, que dis-je la famille entière travaillerait plus pour gagner plus. Imaginez une fratrie entière, ça peut rapporter dans les 1000 euros par mois, c’est pas rien !  Et la France gagnerait en compétitivité. Et l’on pulvériserait les chinois, et ce serait génial. Et l’on n’aurait plus de criminalité. Et l’on régnerait dans le monde. Et l’on pourrait chanter « imagine » tous en chœur. Et… Et…

Et vous me direz qu’il est probable que l’ONU nous condamne pour violation des droits de l’enfant.

C’est pas faux.

Mais comme dit si justement Jean-François Copé dans le Parisien « Il y a en France une sorte de rituel d’un autre siècle. Il faudra bien un jour que cela cesse, sans compter l’image désastreuse donnée à l’étranger. C’est l’essentiel du pays qui est paralysé par l’action d’une poignée d’extrémistes. Or, chacun doit bien comprendre que nous n’avons aucun autre choix. » (voir ici)

Parfois… Je me dis vivement 2017 que Jean-François Copé soit Président de la République. Parce qu’à côté, je me demande si Sarkozy à côté, c’est pas un hippie… Voire un irresponsable…

(Note : évidemment, les propos de Jean-François Copé cités à la fin sont sortis de leur contexte. :p)

Photo FlickR CC araswamiMike Baird ;Lady Dragon Fly.


Ce billet a été publié originellement sur le site Megaconnard sous le titre La baccalauréette. Catnatt est auteur du blog Heaven can wait.

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http://owni.fr/2010/11/01/mieux-que-cope-exigeons-des-examens-dentree-en-maternelle-pour-lutter-contre-lechec-scolaire-ecole-enfants-education-nationale/feed/ 8
Pour une “virginité” numérique des enfants http://owni.fr/2010/10/20/pour-une-virginite-numerique-des-enfants/ http://owni.fr/2010/10/20/pour-une-virginite-numerique-des-enfants/#comments Wed, 20 Oct 2010 15:26:38 +0000 Cedric Motte http://owni.fr/?p=32242 Mes enfants sont (très) beaux, en bonne santé, et leurs yeux pétillent d’intelligence. Parfois, quand je vois les photos des autres copains sur Facebook ou ailleurs en ligne, vient l’envie de les “montrer” – afin d’attirer des commentaires qui sont autant de compliments, ne nous leurrons pas sur nos motivations de parents exhibitionnistes.

Pourtant je m’y refuse.

Pire, à chaque fois que des personnes passent à la maison et prennent des photos des enfants, je casse l’ambiance en leur précisant, sans négociation possible : “Ne mettez pas les photos sur le Net, et évidemment pas sur Facebook”.

Et à chaque fois, l’étonnement se mêle à l’incompréhension. “Ah bon ? Mais pourquoi ?” ; “Mais tu sais qu’on peut gérer les paramètres de confidentialité ?” ; “T’as peur de quoi ?”

Jusqu’ici, je n’ai jamais apporté de réponse claire et définitive : je refuse sans explication.

Les raisons énoncées ci-dessous tentent d’expliquer pourquoi. Certaines vont paraître recevables, d’autres complètement barrées. À vous de me dire si ce refus tient la route ou s’il s’agit d’une position anachronique…

Capture d'écran de la recherche "garçon enzo" sur Google Images

Vos amis sur Facebook ne sont pas les miens…

Une raison que j’estime suffisante. Autant vous avez toute ma confiance, autant je n’en ai aucune vis-à-vis de vos contacts.
“Les amis de mes amis sont mes amis” vaut pour plein de trucs (partager une bière, jouer à la pétanque, travailler, etc.) ; certainement pas pour ce qui est de la vie privée. Et tant que les enfants sont petits, je gère leur vie. Quand ils prendront leur indépendance sociale, ils feront ce qu’ils décident, après de (potentiellement vaines) tentatives d’éducation aux “social media” pendant les repas dominicaux.

… “oui mais toi, tu les contrôles tes amis non ?”

Tout à fait. Avec les règles de confidentialité de Facebook, cela ne devrait pas me poser de problème de poster des photos de mes enfants sur mon compte. Sauf que les règles valables aujourd’hui peuvent changer à tout moment. Pour vous la faire courte, je n’ai aucune confiance dans ce que fait Facebook.

“Et pourtant, tu décides pour eux de leur entrée (ou non) en religion…”

“Être baptisé à un an et faire sa communion à neuf ans parce que les parents le décident, c’est autrement plus impliquant que d’avoir des photos sur Facebook non ?”

C’est évidemment bien plus impliquant, mais cela reste dans la sphère privée. Précisément, dans la sphère intime. La religion est une construction de soi (ou une dé-construction, selon certains points de vue…). Elle n’engage que l’enfant et sa famille sur ce que cela signifie pour lui et pour elle. Les discussions ont lieu entre nous, sans aucune publicité.

Plus tard l’enfant, une fois en pleine conscience de ce qu’est la religion, décidera ou non d’afficher son appartenance à celle choisie par ses parents. Mieux, il peut décider d’en changer ou devenir athée. Il est “libre de se libérer” s’il le désire.
À l’inverse, la publication de photos en ligne accessibles “par n’importe qui” le fait entrer dans des sphères semi-publiques. Pire, ce qui se dit aujourd’hui sur lui – dans les commentaires par exemple – est rattaché au profil de la personne qui commente. Via les commentaires laissés par mes amis et qui apparaissent dans mon flux d’activités, j’ai accès à un paquet de photos de gens que je ne connais pas.

Et vous, comment avez-vous configuré la confidentialité de vos photos ?

Mon profil est entièrement public. Décision professionnelle, pour faciliter ma présence en ligne.
Du côté des amis moins impliqués dans le milieu d’Internet – voir totalement éloignés – les règles de confidentialité sont extrêmement disparates, mais bon nombre sont publics – ce qui est l’option par défaut. Vais-je devoir vous demander de changer vos paramètres pour une photo d’un enfant ?

“Et les photos dans le journal local, quand y a le cross des écoles ou le Père Noël ?”

Le journal local est… local. Certes, il est disponible en pdf sur le Net, mais dans le journal il n’est jamais indiqué les prénoms/noms des enfants. Et sur les photos, (sauf victoire au cross…), votre enfant est perdu au milieu d’autres enfants.

“Pourquoi pas un pseudo ?”

Une option serait de ne pas les nommer avec leur vraie identité. D’ailleurs, ils ont déjà un surnom dans la famille, surnom tout à fait adapté pour un pseudo. “Ben alors ?”

Connaissez-vous iPhoto ? Savez-vous quelle nouvelle fonctionnalité teste “Face”book en ce moment ? Avez-vous joué avec la dernière version de Picasa ? Partout, tout le temps : la reconnaissance faciale.
Tout ceci m’amène à l’argument le plus important à mes yeux : les enfants ont le droit à une “virginité numérique”. Pour cette génération, les traces laissées en ligne depuis leur enfance vont les suivre une bonne partie de leur vie.
Or ces traces sont autant d’informations pour leurs futures rencontres en tant qu’adolescent et adulte. Auront-ils envie, adolescent, que de gentils camarades se moquent d’eux parce qu’ils ont trouvé des photos d’eux bébé ? En train de souffler un gâteau ? En train de jouer de la guitare difficilement ?

La question que je me pose, tout de même, c’est la possibilité inverse : noyer le tout dans une sur-abondance d’informations. On n’est jamais aussi bien caché que dans la foule. Si je publie un nombre colossal de photos, de vidéos, d’instants avec eux, il y aura une telle “littérature” qu’on sera perdu.

Mais pour le moment, je reste attaché à leur droit de décider de leur présence en ligne. Et vous ?

Billet initialement publié sur Chouingmedia sous le titre Quelle présence en ligne/identité numérique pour les enfants ?

Images CC Flickr _FuRFuR_

À lire aussi Le Monde confond photos et photos d’identité d’André Gunthert et Mes amis sur Facebook n’ont pas (encore) toutes leurs dents, par Marie-André Weiss

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http://owni.fr/2010/10/20/pour-une-virginite-numerique-des-enfants/feed/ 0
Comment Facebook influence les relations parent-enfant ? http://owni.fr/2010/10/15/comment-facebook-influence-les-relations-parent-enfant/ http://owni.fr/2010/10/15/comment-facebook-influence-les-relations-parent-enfant/#comments Fri, 15 Oct 2010 06:30:29 +0000 Yann Leroux http://owni.fr/?p=31649 Avec un demi milliard de compte, Facebook fait partie du quotidien de beaucoup de familles. Comment est-ce que les parents et les enfants font avec cette nouvelle donne ? Comment est-ce que Facebook influence les interactions parent-enfant ? Comment est-ce que la communication sur Facebook influence l’intimité dans les relations parent- enfant?

C’est à ces deux questions que répond une étude de trois chercheurs de Singapour1. La méthode utilisée est celle de l’entretien de 17 couples parent-enfant. Les enfants vont de 15 à 25 ans tandis que les parents ont de 46 à 53 ans. Les sujets sont tous chinois, à l’exception d’une personne qui est indienne. Parents et enfants sont interviewés séparément.

Il y a indubitablement un contexte culturel à prendre en compte. Du point de vue occidental, certaines relations parent-enfant décrites dans l’article apparaissent au moins comme problématiques, mais il est possible qu’elles soient suffisamment amorties par la culture pour ne pas poser de difficulté importantes à l’enfant

Les résultats de l’étude sont très éloignés des craintes que l’on nourrit habituellement à propos de Facebook.

La première conclusion est que Facebook offre un objet de conversation supplémentaire. C’est un objet commun à l’enfant et au parent, et à ce titre il peut aider à la création de nouvelles complicités ou au renforcement de complicités anciennes. C’est Facebook dans son ensemble qui est un objet de conversation, et pas seulement en ce qui concerne le compte de l’enfant ou du parent. On y commente ce que l’on l’on peut y voir. Facebook permet également de se découvrir autrement : “je ne savais pas qu’elle avait autant d’humour. Elle ne me parle pas comme cela à la maison” dit un parent.

Facebook modifie les rapports d’autorité parent-enfant

Facebook est également un espace dans lequel chacun s’assure de ses liens avec l’autre. Le fait d’être accepté comme “ami”, la rapidité avec laquelle l’autre réagit aux update… donne une idée de la qualité de la relation. L’utilisation de Facebook a également permis aux parents de prendre davantage conscience du besoin d’intimité des enfants. L’expertise des plus jeunes change considérablement la coloration des relations parents enfants. Le pouvoir change de camp, ce qui dans la société chinoise qui fait une si grande place au culte des ancêtres est une modification majeure des relations parent-enfant.

Lorsque le lien parent enfant était jugé suffisant par les deux parties, l’impact de Facebook sur les relations était faible. Facebook pouvait être utilisé par un parent pour se rapprocher de son enfant, avec ou sans son accord.

En somme, Facebook est un outil qui permet surtout à ceux qui ont de bonnes relations de les établir également en ligne. Etre “amis” sur Facebook est un signe de confiance envoyé par les enfants aux parents. Coté parent, le site de réseau social fonctionne comme un pont qui permet a deux générations d’être en contact. L’horizontalité du réseau social permet également de réduire la dissymétrie de la relation d’autorité : sur Facebook, tout le monde est dans le même bain, et les même règles s’appliquent pour tous.

Les auteurs trouvent que la vie partagée sur Facebook a un effet positif sur les relations parent-enfant. Elle a permis aux enfants d’avoir un peu plus d’intimité mais aussi elle donne aux parents et aux enfants de nouveaux sujets de conversation et de nouvelles activités partagées, comme naviguer ensemble sur Facebook.

1 Facebook est utilisé par 2,3 millions de personnes et a un taux de pénétration de 48% selon Facebakers[]

Télécharger le PDF de l’étude : Welcome to Facebook – How Facebook influences Parent-child relationship

Article initialement publié sur psyetgeek

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